Extrait de l'article Jette With : Une marche pour le monde . (LA PEINTURE POUR LE DIRE)
Le discours de Jette With a aquis son langage plastique. Elle conquit sa forme. Elle mène inexorablement à la réflexion. Si on peut parler d'engagement, il faut souligner qu'il est « esthétique ». L'artiste recherche et interroge les moyens d'écrire aujourd'hui les frontières de l'homme, ses folies, ses courses inutiles, ses essoufflement. Son itinéraire est fort cohérent. Le thème de l'environnement quotidien, celui dont la presse se fait l'écho avec de plus en plus d'insistance, est un leitmotiv qui n'a de sens que parce que l'artiste trouve la grammaire plastique pour l'exprimer. Si sa modernité s'exerce aujourd'hui dans le thème, elle s'induit aussi grâce à la décantation des recherches, des trouvailles et des intégrismes des décennies précédentes dans les arts. Elle trouve son chemin par ce regard qu'elle porte sur les sciences : l'espace, le temps, la biologie, la génétique, la physique, la chimie et leur rapport au quotidien.
Les œuvres de Jette With donnent la notion d'action politique. En cela, elles rappellent qu'entre les deux guerres, les surréalistes, Ernst, Masson ont convoqué la Nature et la Terre lorsque la civilisation risquait d'être détruite. Elles s'apparentent, dans l'esprit, aux œuvres des Nouveaux Réalistes ou au Pop'Art qui ont dressé l'inventaire des signes, des matériaux et des consommations.
Aujourd'hui,Jette With crée des toiles, hors du bruit, pleines d'échos et de sonorités, de percussions, de bing bang lointains, entre nature et culture. Elle s'inscrit dans la ligne des artistes engagés qui, comme Cueco, Nils Udo,Richard Long, disent l'universalité indéniable et menacée, mesurent autrement l'avenir de l'homme, de sa faune et de sa flore, en même temps que la convergence de leurs destins. Les uns et les autres, avec un vocabulaire différent, fabriquent le code de leurs préoccupations. Entre pinceaux et végétaux, ils instaurent les temps présents comme des "veilleurs éveillés".
Heliane Bernard
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